Quelle relation entre l’allaitement et l’alcool ? De manière générale, que ce soit le tabac ou toute autre substance dont la maman éprouverait des difficultés pour se passer, on estime que les bienfaits de l’allaitement supplantent les conséquences de ces substances. Néanmoins, quelques recommandations existent en ce qui concerne le cadre, les doses ou le moment de l’allaitement. Pour en savoir plus sur le sujet, poursuivez votre lecture.
La composition du lait maternel en alcool durant l’allaitement
L’alcool pénètre sans difficulté aucune et par diffusion dans le lait maternel à peu près aux mêmes concentrations que celles du sang maternel. La plus forte concentration est constatée au bout de 30 à 60 min.
Cette dernière décroît progressivement au même rythme que dans le sang maternel (à savoir, environ 15-20 mg/dL/h) du fait de la relation équilibrée entre le sang et le lait maternel. Il semble que le métabolite toxicologique de l’alcool, à savoir l’acétaldéhyde, ne passe pas dans le lait, même en présence de fortes concentrations à partir du sang maternel.
Certaines recherches ont révélé que la consommation par la mère de 0,3-0,6 g/kg d’alcool (soit 18-36 g d’alcool pour une femme pesant 60 kg, en tenant compte du fait que le verre de 10 cL à 12 % contient 10 g d’alcool absolu, soit en moyenne 3 verres), résulte en un apport d’alcool au niveau du lait permettant d’exposer le bébé allaité à 0,0016-0,036 g/kg (soit à peu près 5-6 % de la dose maternelle), et ce, à condition que l’enfant soit allaité lorsque la dose d’alcool dans le lait est la plus élevée.
Le niveau d’alcool présent dans le sang peut varier selon :
- La dose absorbée ;
- Le degré d’alcool présent dans la boisson ;
- La rapidité d’ingestion ;
- La plénitude de l’estomac ou non ;
- La proportion de graisse du corps et le poids de la mère.
Les effets de l’alcool sur le nourrisson pendant l’allaitement
Différentes enquêtes ont révélé que les enfants allaités par des femmes qui ont consommé de l’alcool avant de donner le sein, ont ingéré une quantité de lait inférieure d’environ 20 % dans les quatre heures qui suivent la prise d’alcool par la mère, comparativement aux bébés dont la mère ne boit pas d’alcool.
Cette diminution de la quantité de lait ingérée par les enfants ne résulte pas de leur dégoût pour le lait, mais plutôt de la baisse de la production de lait à la suite de la consommation d’alcool. En outre, l’alcool absorbé par les nourrissons peut provoquer un danger d’hypoglycémie.
De légers bouleversements dans les habitudes en matière de sommeil des enfants ont été rapportés. En fonction de l’étude, les impacts diffèrent. Soit la durée totale du sommeil est demeurée inchangée suite à la prise de lait contenant de l’alcool, par contre, la durée du sommeil a été répartie en intervalles plus importants, mais plus brefs.
En revanche, la durée du sommeil productif a diminué au cours des 3,5 premières heures, pour ensuite remonter au cours des 20,5 heures suivantes. Le temps de sommeil des enfants serait donc en moyenne 25 % moins long après la consommation de lait alcoolisé, mais le temps de sommeil total pendant 24 heures ne change pas.