Faut-il cesser de consommer le tabac durant la période d’allaitement ?

Faut-il cesser de consommer le tabac durant la période d’allaitement ?

Comment ne pas avoir déjà rencontré à un moment donné une femme qui déclarait qu’elle ne donnait pas ou ne donnerait pas le sein sous prétexte qu’elle fumait ? En effet, toutes les recherches sur ce sujet ont révélé une corrélation négative persistante entre la consommation de tabac et le déclenchement et le maintien de l’allaitement, accompagnée d’un phénomène dose-dépendant : plus la mère fume, moins elle allaite.

Consommer du tabac pendant l’allaitement : est-ce sans dangers ?

Il ne faut toutefois pas sous-estimer les conséquences négatives du tabagisme en période d’allaitement. Chez la maman, la nicotine tend à faire diminuer la production de prolactine, et donc à provoquer une sécrétion de lait moins importante, avec une teneur en lipides moins élevée. Elle entraîne aussi des débits d’adrénaline, ce qui peut interférer avec le réflexe de sécrétion.

Du côté du nourrisson, à défaut d’avoir exploré le passage des très nombreux composés toxiques présents dans la cigarette vers le lait, on connaît bien celui de la nicotine. Cette dernière pénètre en effet très vite dans le lait, y atteignant un seuil qui peut varier en fonction de plusieurs facteurs :

  • Quantité de cigarettes consommées ;
  • Manière dont la fumée est aspirée ;
  • Intervalle de temps écoulé entre deux cigarettes ;
  • Consommation passive, etc.

La nicotine peut entraîner une certaine irritabilité, une sensation de nausées et une envie de vomir, des troubles de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque, des troubles abdominaux, etc. Cette dernière confère également un goût fort au lait, qui peut déplaire à l’enfant.

Limiter les effets du tabac pendant l’allaitement

Si mieux vaut de ne pas donner le sein en fumant, il convient encore mieux de cesser de fumer ! Pour les gros fumeurs nécessitant un accompagnement pour stopper le tabac, il est possible de recourir à des substituts (gommes, patchs). Lorsqu’ils sont correctement appliqués, ils entraînent une assimilation maternelle du taux de la nicotine bien inférieur à celle qui correspond à la consommation du paquet de cigarettes.

Par ailleurs, ils permettent de ne pas soumettre les enfants aux multiples autres produits toxiques présents dans la vapeur de la cigarette (en particulier le monoxyde de carbone), et leur utilisation peut être considérée, à ce titre, comme moins dangereuse que celle du tabac.

Si un arrêt total de la consommation de tabac ne peut être envisagé, quelques gestes contribuent à restreindre le risque d’exposition de votre enfant :

  • Diminuer la quantité de cigarettes absorbées (les conséquences augmentant avec cette consommation) ;
  • Fumer immédiatement après le repas plutôt que de le faire avant et pendant (la dose de nicotine absorbée par le bébé peut atteindre dix fois la quantité absorbée si la maman a fumé avant le repas) ; dans la mesure du possible, il convient de patienter au moins deux heures après la consommation de tabac pour nourrir l’enfant au sein ;
  • Fumer à distance du bébé ;
  • Éviter les végétaux comportant de la nicotine : aubergines, tomates vertes, choux-fleurs.

Il est nécessaire de persuader les mamans fumeuses qui allaitent de cesser de fumer. Le recours à l’allaitement maternel demeure le meilleur choix même en cas de poursuite du tabagisme maternel.