Hémorroïdes après l’accouchement : symptômes, traitement et prévention

Hémorroïdes après l’accouchement : symptômes, traitement et prévention

Près de 20 % des femmes peuvent développer des hémorroïdes après l’accouchement. Souvent plus douloureuses que le processus d’accouchement lui-même, cette maladie au niveau de la région anale est parfois négligée. Découvrez les raisons pour lesquelles cette pathologie survient, le traitement préconisé et les différents modes de prévention.

Les hémorroïdes, qu’est-ce que c’est ?

Après l’accouchement, des hémorroïdes peuvent se développer. Cette affection, souvent douloureuse, est caractérisée par une inflammation des veines autour de l’anus. Elle tend à se résorber spontanément en quelques jours dans la plupart des cas.

En d’autres termes, le sang reste piégé dans les veines, ne parvenant pas à remonter efficacement vers le cœur, ce qui exerce une pression sur la paroi veineuse et entraîne son extériorisation.

Les causes et facteurs de risque

Les hémorroïdes sont une complication fréquente associée à la maternité, souvent observée pendant la grossesse en raison de la constipation récurrente, des fluctuations hormonales et des changements dans le retour veineux, induits par le gain de poids et l’augmentation du volume utérin.

L’impact des efforts de poussée et des changements hormonaux

Pendant l’accouchement, les efforts de poussée peuvent entraîner l’extériorisation des hémorroïdes, les exposant à une constriction par le sphincter anal, ce qui peut provoquer des douleurs et des saignements pendant les selles.

Outre l’accouchement, les hémorroïdes peuvent également être déclenchées par les changements hormonaux survenant pendant la grossesse, affectant le tissu de soutien des veines péri-anales.

Les douleurs dues aux contractions utérines pendant l’accouchement ne sont pas aggravées par la présence d’hémorroïdes. En ce qui concerne les récidives lors de grossesses ultérieures, bien qu’il existe un risque, celui-ci n’est pas systématique.

Facteurs contribuant à l’apparition des hémorroïdes Postpartum

Certains facteurs comme un accouchement prolongé, un gros bébé ou une position basse du bébé en fin de grossesse peuvent également contribuer à la survenue des hémorroïdes après l’accouchement en raison de la pression accrue exercée sur le périnée et du ralentissement du retour veineux.

De plus, les antécédents personnels d’insuffisance veineuse et la constipation, fréquente en fin de grossesse, sont des facteurs de risque supplémentaires pour le développement des hémorroïdes.

Signes et symptômes des hémorroïdes pendant et après la grossesse

Les hémorroïdes pendant la grossesse ou en post-partum se manifestent par des symptômes facilement reconnaissables. Les signes visuels et tactiles sont caractérisés par des boursouflures ou des boules au niveau de l’anus, parfois décrites comme ressemblant à un « anus en chou-fleur ». Ces manifestations sont palpables et visibles à l’œil nu.

Par ailleurs, les hémorroïdes sont accompagnées de douleurs, surtout prononcées dans les premiers jours suivant la grossesse et lors des selles, causant une gêne importante à chaque contact. Des saignements peuvent également survenir pendant les selles.

Complications et séquelles des hémorroïdes post-partum

Même lorsque la crise hémorroïdaire se résorbe et que les veines retrouvent leur taille normale, il peut rester un excédent de peau au niveau de l’anus.

En ce qui concerne les femmes qui allaitent, les hémorroïdes se manifestent souvent après l’accouchement sous forme de thromboses hémorroïdaires internes et externes. Ces thromboses, caractérisées par la formation de caillots sanguins dans les artères hémorroïdaires sous la peau, sont fréquemment multiples, accompagnées d’un œdème et d’un gonflement importants, entraînant des douleurs significatives.

Durée de la crise hémorroïdaire après l’accouchement : ce qu’il faut savoir

Après l’accouchement, la récupération du vagin peut prolonger les douleurs intimes, avec une période de rétablissement estimée à environ 30 jours. Cependant, la constipation et les hémorroïdes sont souvent associées, rendant le retour à la normale plus complexe.

Certaines femmes éprouvent une certaine appréhension à retourner aux toilettes après l’accouchement, alors que le transit intestinal est perturbé. Il est important de prévenir la constipation pour éviter d’aggraver les hémorroïdes, avec l’usage de laxatifs sans culpabilité, notamment pour ne pas solliciter inutilement le périnée. Cette approche de soulagement, valable même pour les femmes allaitantes, peut contribuer à un rétablissement plus rapide.

Méthode de prévention des hémorroïdes postpartum

Il est essentiel pour les femmes qui ont récemment accouché d’éviter de pousser intensément lors de la défécation. Les veines péri-anales, déjà fragilisées par l’accouchement, ne doivent pas être soumises à des tensions inutiles.

Pour faciliter le processus de défécation, il est recommandé d’utiliser un tabouret dans les toilettes pour surélever les genoux au-dessus du bassin, permettant ainsi une position plus naturelle et moins contraignante. Cela réduit la nécessité de pousser, favorisant une évacuation des selles sans effort.

Le port de bas de contention pendant la grossesse est également conseillé, en particulier chez les femmes présentant une insuffisance veineuse ou des antécédents d’hémorroïdes. Notez qu’il existe un risque de récidive lors des grossesses ultérieures.

Traitement des hémorroïdes après l’accouchement »

Après l’accouchement, traiter les hémorroïdes demande une approche adaptée en fonction de leur sévérité et de leur durée. Plusieurs options thérapeutiques sont disponibles :

·         Les traitements par voie orale, tels que les antalgiques et les vénotoniques (comme le Daflon), améliorent la circulation sanguine et renforcent la paroi veineuse. Pendant l’allaitement, les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) tels que l’Ibuprofène peuvent être utilisés avec précaution pour une durée limitée. Dans les cas où l’allaitement n’est pas pratiqué, des analgésiques plus puissants, incluant des dérivés morphiniques (opiacés), peuvent être prescrits.

·         Les traitements locaux, sous forme de crèmes ou de suppositoires avec ou sans anesthésique local, et éventuellement avec des corticoïdes, soulagent l’inflammation locale et protègent la paroi du canal anal. Bien qu’ils ne soient pas curatifs, ils apaisent la douleur.

Les options de traitement local

Une variété de suppositoires et de pommades est disponible pour le traitement des hémorroïdes. Ces produits locaux combinent souvent diverses molécules, telles que des anti-inflammatoires, parfois des corticoïdes, un anesthésique local, de la vitamine P et des flavonoïdes.

Les suppositoires agissent également comme des lubrifiants pour le canal anal, facilitant ainsi le passage des selles. Bien qu’ils puissent soulager les symptômes, ils ne préviennent pas les crises. Généralement, les suppositoires sont recommandés pour les hémorroïdes internes, tandis que les pommades sont préférées pour les hémorroïdes externes ou les hémorroïdes internes qui sont extériorisées. Aucune étude n’a encore comparé l’efficacité de ces différentes options de traitement.

Il est important de noter que ces traitements locaux peuvent être utilisés en toute sécurité même pendant l’allaitement.

Quelques solutions pour traiter les problèmes de transit intestinal

Il est primordial de prendre en compte le traitement des problèmes de transit intestinal, même si son efficacité est principalement démontrée dans les cas de diarrhée. En réalité, la constipation peut aggraver les douleurs anales, donc son traitement peut également avoir un effet antalgique.

 

Les modifications alimentaires, telles que l’augmentation de la consommation de fibres provenant de fruits, légumes et céréales, devraient être envisagées en premier lieu. Cependant, si la constipation persiste malgré une alimentation équilibrée, un traitement laxatif peut être bénéfique.

De même, l’utilisation de pansements coliques peut aider à réguler les selles en les rendant plus moulées et moins acides en cas de diarrhée. Il est important de discuter de ces options avec votre médecin ou votre gynécologue avant de commencer tout traitement.

Le recours à la chirurgie

Dans la plupart des cas, il est recommandé de limiter au maximum le recours à la chirurgie. En effet, la plupart des thromboses hémorroïdaires tendent à s’améliorer dans les jours suivant l’accouchement. De plus, environ un tiers des femmes ne ressentent plus de gêne liée aux hémorroïdes six mois après avoir accouché.

Traitement d’urgence des thromboses hémorroïdaires externes

Dans les situations d’urgence, lorsqu’une douleur persiste malgré un traitement classique et en cas de thrombose hémorroïdaire purement externe sans œdème, une incision avec évacuation de la thrombose peut être envisagée sous anesthésie locale. Cependant, ce traitement n’est pas définitif et ne prévient pas l’apparition d’autres thromboses. De plus, il est inefficace lorsque la thrombose s’accompagne d’un œdème, ce qui est souvent le cas.

Intervention chirurgicale de Milligan-Morgan

En cas de prolapsus hémorroïdaire thrombosé circulaire et en cas d’échec des traitements médicaux, une intervention chirurgicale plus radicale, telle que l’intervention de Milligan-Morgan, peut être recommandée. Cette procédure implique l’ablation des trois paquets hémorroïdaires et laisse trois plaies ouvertes qui nécessitent plus de six semaines pour cicatriser. Elle est donc rarement indiquée en urgence.

Bien que la maladie hémorroïdaire ait tendance à s’améliorer après l’accouchement, il arrive parfois que les symptômes persistent au-delà de six mois. Dans de tels cas, lorsque les symptômes sont suffisamment invalidants, une intervention chirurgicale peut être envisagée.

Les précautions à prendre pour soulager les hémorroïdes

Parallèlement, il est recommandé de réduire les pressions sur la région intime en portant des vêtements amples et en utilisant des produits de toilette doux. Pendant la nuit, laisser le périnée à l’air libre en utilisant une alèse sur le matelas peut être bénéfique pour éviter toute pression sur la région intime, favoriser le confort et accélérer la cicatrisation d’une éventuelle déchirure périnéale.

Certains professionnels de santé conseillent également le port de bas de contention. Bien que leur efficacité sur les hémorroïdes soit discutée, ils peuvent contribuer au retour veineux et au bien-être général.

Adopter une approche traditionnelle

Parmi les remèdes traditionnels, prendre des bains d’eau tiède ou appliquer de la glace dans un gant pour refroidir et apaiser la zone peuvent être utiles.

En cas d’inefficacité des traitements prescrits par la sage-femme ou le médecin généraliste, il est recommandé de consulter un proctologue. Ce spécialiste pourra alors proposer un traitement plus adapté, éventuellement incluant une intervention chirurgicale si nécessaire.

 

Les hémorroïdes post-accouchement représentent un défi commun pour de nombreuses femmes, mais une gestion efficace est possible avec une approche adaptée. Comprendre les symptômes, les facteurs de risque et les options de traitement est essentiel pour garantir un rétablissement rapide et confortable après la naissance d’un bébé.

Il est important de reconnaître que les hémorroïdes peuvent survenir après l’accouchement en raison de divers facteurs, notamment la constipation, les changements hormonaux et les efforts de poussée pendant le travail. Cependant, avec une prévention adéquate et des traitements appropriés, il est possible d’atténuer les symptômes et de favoriser une guérison efficace.

Les options de traitement comprennent des médicaments par voie orale, des traitements locaux, des modifications du régime alimentaire et, dans certains cas, des interventions chirurgicales. Il est recommandé aux femmes de discuter avec leur professionnel de la santé pour déterminer le meilleur plan de traitement en fonction de leur situation spécifique.

En outre, des mesures préventives telles que l’utilisation de tabourets pour surélever les genoux pendant la défécation, le port de vêtements amples et l’application de compresses froides peuvent aider à réduire le risque de développer des hémorroïdes ou à atténuer les symptômes existants.

En suivant ces conseils et en recherchant un soutien médical approprié, les femmes peuvent gérer efficacement les hémorroïdes post-accouchement et se concentrer sur leur rétablissement et leur bien-être global pendant cette période importante de leur vie.