L’effet de l’allaitement sur le retour de couches

L’effet de l’allaitement sur le retour de couches

Votre grossesse est arrivée à son terme et même les émotions dues à l’accouchement se sont atténuées, cependant votre corps continue de subir des changements. Il se prépare à présent à faire la transition entre cette période d’accouchement et le retour des règles. En effet, le retour des couches correspond particulièrement aux premières règles après un accouchement. Et cette période survient habituellement entre la sixième et la huitième semaine après la naissance du bébé. Cependant, si vous n’allaitez pas, votre retour des couches va correspondre au temps indiqué, mais au cas contraire, il sera plus tardif. De plus, après l’accouchement, ce retour de règles est influencé par plusieurs facteurs. Voici tout ce que vous devez savoir sur le retour des couches et l’allaitement.

 

Le retour des couches: c’est quoi

De façon très naturelle, le taux de certaines hormones de l’organisme féminin augmente lorsque la femme est enceinte. Et parmi ces hormones qui ne cessent de s’accroître, on compte la prolactine. Cette dernière joue un rôle qui est de déclencher la lactation. Après la naissance de l’enfant, ce dernier doit être nourri au sein et c’est la prolactine qui est la principale hormone responsable de la production du lait maternel. Toutefois, pour que la sécrétion du lait soit assez grande, la succion de l’enfant doit être importante afin d’accroître le taux de prolactine. Après la tétée, les hormones telles que la folliculine et progestérone contrebalancent l’effet de la prolactine. Ce qui incite le lait à tarir, et ce, jusqu’à la prochaine tétée.  

Par ailleurs, mis à part le fait qu’elle déclenche la lactation, la prolactine est également l’hormone qui sert à interrompre le cycle sexuel. C’est pourquoi tout au long de l’allaitement, il est possible pour la femme de ne peut pas avoir d’enfant. En réalité, pendant cette période le taux de prolactines est élevé ce qui l’empêche théoriquement de concevoir un autre bébé. Le processus de fonctionnement de l’organisme féminin est quelque peu troublé pendant cette période en revanche, c’est par une réapparition du saignement mensuel que tout revient à la normale.

 

Le retour des couches: le moment propice de son apparition

Après l’accouchement, la femme subit en général ce que l’on appelle communément lochies. Ces derniers sont des saignements habituellement rouges les premiers jours. Ensuite, ils sont de couleurs rosées, puis brun pâle, ainsi, jusqu’à devenir clair avant de se terminer. Toutefois, il est essentiel de mentionner que ces lochies sont différentes des menstruations de plus, avoir ce type de saignement n’est en aucun cas synonyme de fertilité et encore moins de retour de règles.

D’autre part, les lochies sont des saignements qui peuvent durer plusieurs semaines. Et habituellement, cet écoulement est plus abondant à partir du douzième jour après l’accouchement. Toutefois, ce saignement n’est pas suivi d’une reprise du cycle menstruel et cette étape se nomme le « petit retour de couches ». En réalité, ce sont les premières règles qui surviennent après l’accouchement qui sont véritablement appelées retour de couches. Dans la plupart des cas, en plus d’être longues, ces règles sont habituellement plus abondantes que les normales.

Par ailleurs, si la femme n’allaite pas, la réapparition des menstruations va se produire entre six à huit semaines après l’accouchement du bébé. Mais si elle nourrit de lait son enfant, le retour de couches va prendre plus de temps. Le corps peut prendre jusqu’à douze mois après la naissance pour revenir au rythme normal. Toutefois, le retour de règles dépend également du type d’allaitement que la mère choisit pour son enfant.

L’allaitement mixte

L’allaitement mixte est le fait de nourrir le bébé de deux différentes façons à savoir : le lait maternel et la préparation lactée. Lorsque vous pratiquez un tel allaitement sur une courte période, il est certain que vos règles réapparaîtront entre la sixième et la douzième semaine suivant l’accouchement

De ce fait, dès le retour de vos menstrues vous devez cesser avec l’allaitement. En revanche, tout au long des jours qui vont précéder ce retour, il est possible que vous constatiez une légère diminution de votre production de lait. Seulement, vous n’avez pas besoin de vous inquiéter puisque cela fait partie du processus. De plus, il est important de noter que cela ne se produit pas forcément de la même façon chez toutes les femmes.

L’allaitement exclusif

Dans le cas des femmes qui allaitent de manière exclusive et sur une longue durée, il est possible de ne pas avoir de menstruations pendant toute cette période. En outre, l’intensité de l’allaitement joue également un rôle par rapport au temps de retour des règles. De ce fait, elle peut voir réapparaître ces menstrues au cours des six à huit semaines après le sevrage complet. Toutefois, il est tout aussi possible que ces règles arrivent beaucoup plus tard, donc entre le troisième et le sixième mois après la fin de l’allaitement. Par ailleurs, vous devez savoir que peu de femmes connaissent un retour de menstrues précoces, et ce, même en en allaitant de manière exclusive.  

 

La fréquence des règles après un retour de couche

Après la réapparition des règles, votre cycle suit simplement son cours et la fréquence reste la même. Toutefois, il peut y avoir de légers changements par rapport à bien d’autres choses puisque le temps d’arrêt est assez long. De ce fait, les femmes qui souffraient de règles douloureuses avant la grossesse peuvent remarquer qu’elles ont moins mal pendant leurs menstrues.

Pour certaines, les règles sont devenues plutôt moins régulières ou encore plus abondantes. D’autres peuvent se retrouver tous les mois avec les signes annonciateurs comme des douleurs au niveau du bas-ventre ou des seins. Par contre, chez une autre catégorie de femmes, les saignements vont arriver sans pour autant prévenir. Il existe autant de petites perturbations auxquelles la femme fait face avant le retour à la normale. Car, après un repos de neuf mois, le corps a besoin de temps pour reprendre son rythme d’avant.

D’autre part, il est également possible de mettre des tampons après un retour de couches. Cependant, leur insertion peut être délicate pour les femmes qui ont encore quelques points qui tirent ou celles qui ont des cicatrices d’épisiotomie encore sensible. Mais en plus de cela, si votre périnée a perdu son tonus, il est possible qu’il retient moins bien le tampon que vous avez inséré.

 

Les conséquences des changements hormonaux dus au retour de couches

Après le retour de saignements mensuel, le corps peut faire face à certaines conséquences liées aux changements hormonaux et celles-ci sont entre autres :

Un changement de la composition du lait maternel

Les résultats d’une étude faite sur ce sujet ont démontré que la composition du lait subit des changements pendant la période d’ovulation. En effet, il y a à ce moment une augmentation du niveau de sodium, une diminution du lactose et du potassium. Par conséquent, tout au long de cette période, le lait maternel devient moins sucré et plus salé. Néanmoins, il reste tout de même nutritif pour votre enfant.  

Un changement dans la production du lait

Chez certaines femmes, les changements hormonaux sont à l’origine d’une production de lait légèrement inférieure. Et celle-ci se produit durant leurs jours de règles, et ce, tout au long de l’allaitement. Dans ce cas précis, le niveau d’œstrogènes est plus élevé du coup, le bébé est plus agité puisqu’il ne reçoit plus autant de lait que d’habitude.

Une sensibilité élevée des mamelons

Les niveaux d’œstrogène et de progestérone changent avant le début de vos règles ou encore au moment de l’ovulation. Dans ce cas, les mamelons sont plus sensibles chez certaines femmes. Mais comme précédemment dit, tous les corps ne réagissent pas de la même façon, par conséquent, les symptômes ne peuvent pas être identiques chez toutes les femmes.

 

La contraception après l’accouchement

Il est important de faire attention, car entre la date de retour de couches et le retour de fécondité, il n’y a rien en commun. La réapparition des règles ne détermine aucunement le retour de la fécondité. C’est pourquoi il est nécessaire pour la femme de se protéger au moment où elle reprend avec les rapports sexuels. Au cas contraire, les possibilités de concevoir immédiatement un autre enfant sont élevées. De ce fait, durant cette période transitoire, cette dernière peut prendre des pilules contraceptives afin d’éviter une nouvelle grossesse.

En revanche, elle ne peut pas utiliser certains contraceptifs ou encore poser un stérilet puisqu’il est trop tôt pour le faire. De plus, l’utérus a encore besoin de reprendre son volume initial de même que l’appareil génital n’a pas complètement repris sa forme et son volume normal. La femme peut librement choisir son mode de contraception cependant, cela doit être fait seulement après le retour des règles.

 

La particularité de la conception après l’accouchement

Il est impossible d’avoir une ovulation dans les vingt un jours qui suit l’accouchement. De ce fait, il n’est vraiment pas nécessaire d’avoir recours à une conception durant cette période. Passé ce moment, les possibilités de concevoir sont nombreuses, et ce, même si elle est en période d’allaitement.

Dans ce cas précis, avant d’opter pour une contraception post-partum, plusieurs critères doivent être pris en compte et ceux-ci sont entre autres :

  • Les pathologies dont la mère a souffert durant la grossesse
  • Le risque thromboembolique veineux
  • Le possible allaitement maternel

Le médecin étudie au préalable ces éléments, après quoi il peut prescrire de façon sûre la méthode contraceptive la plus adaptée à cette femme qui vient de donner naissance. En plus de ceci, il renseigne cette dernière sur le mode d’emploi, les contre-indications, la durée d’utilisation ainsi que l’efficacité du produit contraceptif prescrit. Si la femme est toujours allaitante, elle est également informée sur les risques et les effets indésirables de ce mode de contraception.

 

Les méthodes contraceptives après l’accouchement

Il est néanmoins possible qu’on prescrive à la femme certains modes de contraception à utiliser dans les semaines qui suivent l’accouchement. Ce qui lui permettra de se protéger lors de la reprise des rapports sexuels. Voici les méthodes contraceptives qui peuvent être privilégiées par celle-ci.

Les méthodes de contraception hormonales — les progestatifs

Grâce à cette méthode de contraception, elle a deux possibilités : faire une injection intramusculaire ou encore prendre tout simplement des pilules contraceptives. Vingt-un jours après la naissance de l’enfant, il est possible de prescrire des progestatifs à la femme, et ce, qu’elle soit en période de tétée ou non.

Les méthodes de contraception hormonales — les estroprogestatifs

Cette autre méthode se présente sous forme de patch, d’anneau vaginal ou encore de pilule. Cependant, cette méthode hormonale à partir des estroprogestatifs n’est aucunement conseillée chez les femmes qui allaitent pendant les six mois qui suivent l’accouchement. Toutefois, elle est prescrite à celles qui n’allaitent pas par contre, elle ne peut être utilisée qu’après quarante-deux jours suivant l’accouchement. Mais s’il n’y a aucun facteur de risque apparent, elle peut commencer à partir de vingt unième jour.

Les méthodes barrières

Cette méthode consiste à utiliser un préservatif masculin, une cape cervicale ou un diaphragme. Le préservatif est un mode de contraception qui permet également de protéger contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Par contre avec le diaphragme ou la cape cervicale, la femme doit attendre au minimum quarante-deux jours après l’accouchement avant de penser à son utilisation. Cette méthode est souvent difficile à utiliser en outre, elle est moins efficace que la contraception hormonale ou que le DIU.

Les dispositifs intra-utérins (DIU)

Lorsqu’on parle de DIU, il peut s’agir d’un dispositif au cuivre ou au lévonorgestrel ou encore d’un stérilet. Dans le cas du premier, il est possible de les prescrire à partir de quatre semaines ou un mois après la naissance du bébé, et ce, que la femme soit en période de tétée ou non. Pour ce qui est du second dispositif, il est déconseillé de l’utiliser après l’accouchement. Comme précédemment dit, l’utérus n’a pas repris son volume normal.

Les méthodes de contraception naturelles

La femme peut envisager d’utiliser plusieurs autres modes de contraception en plus de la méthode MAMA (méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée). Ces méthodes naturelles sont la prise de la température, l’abstinence périodique, le retrait pour ne citer que celles-là. Par contre, même si elles sont naturelles, elles présentent malgré tout un taux d’échec bien élevé. De plus, elles ne sont utilisables qu’après le retour de couches et notamment après trois cycles menstruels réguliers.

En revanche, la méthode MAMA peut être à 98 pour cent fiable que si vous respectez certaines conditions.

  • Nourrir exclusivement l’enfant au sein
  • Donnez les tétées à la demande tant de jour que de nuit
  • Respectez un nombre minimum de tétées soit six par jour

La mère doit donner des tétées de façon à avoir six heures maximum entre deux tétées la nuit et quatre heures le jour.

La fécondité avant le retour de menstrues

Tant qu’il y a absence des règles, le cycle menstruel ne peut reprendre. Même si le retour de couches marque de façon très claire la reprise d’un cycle régulier, il faut cependant dire qu’il est possible d’avoir une ovulation en absence des menstrues. De ce fait, pas besoin d’avoir un saignement mensuel pour être de nouveau enceinte.

D’autre part, il est essentiel de savoir qu’une femme qui allaite peut éventuellement concevoir. Quel que soit le type d’allaitement choisi par cette dernière, elle peut être ou non momentanément stérile. Même si cette réalité est bien plus complexe, elle en est ainsi puisque l’expérience a prouvé qu’une femme qui allaite peut sans aucun doute se retrouver enceinte. Raison pour laquelle les maternités proposent le plus souvent aux femmes, les pilules faiblement dosées à base de progestérone. Ces dernières vous aident à éviter une grossesse non désirée de plus, elle est parfaitement compatible avec l’allaitement.  

Les maux qui accompagnent le retour de couches

Chez certaines femmes, les suites de couches peuvent généralement être accompagnées de petits maux. Et ces perturbations vont durer jusqu’au retour de saignement mensuel normal. Ces maux sont entre autres :

  • Des douleurs au niveau de la cicatrice d’épisiotomie
  • Des fuites urinaires qui régressent généralement de manière spontanée
  • Des hémorroïdes

Les suites de couches provoquent souvent une poussée hémorroïdaire chez les femmes. De plus, elles sont plus fréquentes chez celles qui ont subi une épisiotomie ou une déchirure périnéale.

 

Conclusion

Après un accouchement, le retour des menstruations peut être plus ou moins tardif selon les femmes. Mis à part cet aspect, l’allaitement joue également un rôle majeur sur la réapparition des règles. Puisque celles qui allaitent de manière exclusive ont de fortes chances d’avoir un retour de couches tardif. Et dans ce cas, les méthodes de contraception sont nécessaires pour éviter une grossesse précoce.